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Derrière la blouse blanche, l'HUMAIN

4 février 2012

Allez, je le lance, mais pas trop loin!

Il y a des jours où l'on oubli pourquoi on a choisi de faire cette profession. Qu 'est ce qui nous a poussé à vouloir le faire? Pour quelles intentions? Quelle a été la connerie qui a bien pu traverser notre esprit à ce moment là, et nous à fait si rire qu'on s'est dit "ouais on l'adopte!"

"Mais on vous paye, non?"

La relation sociale n'est pas toujours simple. Les gens sont de plus en plus exigeants. Pensant être les seuls dans le besoin ils cherchent le monopole de l'intention. A croire que tout, absolument tout leur est dut. Et si satisfaction il n'y a pas, alors ils ont ce D.R.O.I.T de s'en prendre aux soignants qui se trouvaient la, malheureusemenement pour eux. Verbalement pour la plupart mais parfois les injures laissent place au physique. La profession veut que ses partisants adhèrent à un self-controle absolu. Même si notre égo en prend un coup on se doit de mettre un mouchoir dessus. Si je ne demandais à un soignant de partir a chaque fois qu'il aurait entendu la phrase fatidique "Mais on vous paye pour sa", il y aurait malheureusement plus un seul soignant en poste.  Il faut croire q'il est du devoir du soignant de tout temperer et du devoir du patient de tout revendiquer. Pourtant je n'ai jamais vu dans la chartre du patient hospitalisé de telle droits.

Le médical n'a rien de facile non plus. En constante évolution le soignant doit se mettre régulièrement a jour comme les ordinateurs pour ne pas etre dépassé et jeté a la casse. Il engage aussi de lourdes responsabilités. Profession qui ne laisse pas de place au doute sous peine de mettre en jeu la vie du patient.

Les horaires ne sont pas non plus un avantage. Trop tôt ou trop tard, de jour comme de nuit, sans oublier les jours fériés. Monde où les 35h sont utopiques. Et la condition? Qu'elle soit physique ou mentale elle est érintante et dire qu'un certain patron nous voit travailler jusqu'à 65 ans, si ce n'est pas plus d'ici la que j'arrive à la retraite! A ce train la je soignerai des patients aux mêmes maladies que moi, espérons que se ne sera pas Parkinson ou Alzheimer.

"J'achète un chateau en Espagne, j'achète un monde où tous le monde gagne, à la fin."

Le salaire? Ici non plus rien qui nous ferait acheter un chateau en Espagne. Comme la plupart des travailleurs en France en fin de mois entre le loyer, les courses, les enfants, l'essence... reste plus grand chose. En début de carrière je me suis même surprise à constater que je gagnais juste 200E de plus que mon job d'été dans un restaurant, sauf que là je n'avais plus les bourses étudiantes!

Peut être le prestige? A l'interieur de l'hôpital faut pas trop y compter. La masse salariale fait que tu ressortira très rarement du lot. Quelques rares encouragements ou remmerciements nous redonne le sourire et le peps pour le reste de la journée, tellement rare que cela a un effet de Red Bull. Et à l'extérieur on ne peut qu'entendre la phrase préfaite "Tu fais un métier magnifique, franchement je t'admire...moi je pourrais pas le faire!"

La sécurité de l'emploi? "C'est bien tu ne manqueras jamais de travail" Quand j'étais étudiante je detestais cette phrase, maintenant je la hais encore plus. Il ne faut pas croire tout ce que l'on vous raconte. En debut de contrat l'hopital est comme n'importe quelle entreprise, tu veux c'est bien tu veux pas tampis la porte est par ici. Il est très difficile de manifester sa volonté ou choix de carrière. Il y a de moins en moins de poste disponible et de plus en plus de sortie d'école alors si tu veux travailler soit sur d'etre parfaitement prédisposés a etre polyvalent. Et puis je me méfie, peut être qu'un jour les japonais auront découvert le moyen de robotiser entièrement ma profession, et la adieu le mythe de la jolie infirmière!!

Faut dire ce n'est pas simple pour le patient non plus. Et je crois que je suis l'un des métier où la barrière de l'échange est très mince. Ou je peux aisement devenir celle qui rale, qui souffre, qui meurt... J'ai toujours entendant du dire que la définition du patient était justement qu'il était voué à attendre. Attendre son admission, attendre sa prise en charge, atttendre des réponses, attendre le réconfort, attendre la guérison, attendre une compassion. Alors on ne peut le blamer nous petit soignant que nous sommes car au fond si on gueule autant de nos conditions, si parfois certains s'en vont à defaut de ne pas avoir réussi a tenir le choque, si souvent on craque et on va pleurer un bon coup dans les toilettes ou aller fumer une cigarettes... c'est que dans le fond nos patients on y tient. On fait tout notre possible pour que cette personne rentre chez elle. Que cette personne ne critique plus notre oeuvre. Pour que cette personne sourit! Oui on les aime nos petits patients au moment de leur vie si fragile, si pleine de doute.

"Je ne traite pas des boites de conserves. Je traite l'humain!"

Et si bien souvent mon comportement peut montrer que mon métier me surpasse, pour rien au monde j'en ferai un autre.Je doute, je rale, je ris, je pleure, je dis des conneries plus grosses que moi , et c'est pas peu dire. Oui mais derrière cette blouse blanche que je porte chaque jour, dans le fond, le mieux caché possible je suis comme vous. Je suis humain.

 

Je suis Mlle C. infirmière diplomée d'état, voici mon histoire, et peut être la votre.

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Derrière la blouse blanche, l'HUMAIN
  • "Le possible est déjà fait. L'impossible nous sommes en train de le réaliser. Pour un miracle il faudra attendre un délai!" Où comment une infirmière tente l'impossible pour ne pas devenir une future patiente psy!
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